Davide Cali: un auteur à découvrir

Sur le site des éditions Sarbacane, on présente l'auteur comme suit:

"Davide Cali est l’ultra-talentueux auteur italien, né en Suisse, dont Sarbacane soutient le travail depuis ses débuts pour son humour, son humanité et son sens aigu de la narration. Il pose un regard qui touche sur la vie et a remporté le prix Baobab 2005 pour Moi j’attends, avec Serge Bloch. Il a publié près de 50 livres (albums, BD, romans) chez Sarbacane."

Ce billet a pour but de vous faire découvrir un auteur extraordinaire, que j'ADORE! ❤️ Je vous présenterai donc 6 de ses oeuvres de littérature jeunesse publiées aux Éditions Sarbacane.
 
"Mon papa pirate" de Davide Cali, illustré par Maurizio A.C. Quarello, Sarbacane.

"Souvent absent, un père raconte à son fils qu'il est un pirate et qu'il parcourt les mers entourées d'hommes hauts en couleur tels le Tatoué, le Barbu ou Figaro. Un jour cependant, un télégramme conduit le jeune garçon et sa mère à un long voyage en Belgique au cours duquel celui-ci découvre que son père a menti et qu'il vient d'échapper à un grave accident dans la mine où il travaille." (Les Libraires)

Dans l’album "Mon papa pirate", on découvre le point de vue d’un jeune enfant qui présente son père comme un pirate alors qu’au fil de l’histoire, le lecteur s’aperçoit en même temps que le personnage principal, que le père avait menti pour embellir la réalité de sa vie quotidienne extrêmement pénible.

Davide Cali présente ses idées de façon originale dans la plupart de ses albums parce que les idées de situations au cœur de l’intrigue sont traitées de façon à faire réfléchir le lecteur. 


Suggestion pédagogique

Dans l’album "Mon papa pirate", ce sont les structures de phrases qui me semblent intéressantes à analyser avec les élèves. En effet, l’auteur présente plusieurs phrases construites de différentes façons. Par exemple, lorsqu’il énumère les pirates, à la page 6, il les présente un par un, en nommant leur nom, en ajoutant une virgule, puis en utilisant le pronom relatif  "qui" :

"Le Tatoué, qui était en effet couvert de tatouages et ne disait jamais un mot. Centime, le perroquet, qui parlait pour lui. Un dénommé Cigarillo, bon cuisinier, qui racontait des histoires de fantômes à vous donner la chair de poule. Le Barbu qui, d’après la légende, portait déjà la barbe à sa naissance. Riquiqui, qui avait la taille d’une enfant mais n’avait peur de rien."

D'autre part il est possible de faire observer aux élèves que plusieurs phrases de cet album débutent par un complément de phrase : 

"Chaque année, mon papa me rapportait un cadeau.",  "Le soir, je lui demandais de me parler de ses amis pirates, et je m’endormais en écoutant siffler sa respiration tandis qu’il me racontait.. ", "L’année de mes neuf ans, mon papa n’est pas revenu. ", "De temps en temps, je regardais par la fenêtre, dans l’espoir de voir la mer" etc. D’autres fois, il débute par deux compléments de phrases : "Quelquefois, dans nos rêves, on voit les choses avant qu’elles n’arrivent", "Dans la voiture, plus tard, j’ai entendu parler de galeries et d’effondrement".

"Cours!" de Davide Cali, illustré par Maurizio A.C Quarello, Sarbacane.

Présentation à la 4e de couverture:
"Les grands champions de boxe, Ray les connaît bien. Mais devenir comme eux, même pas en rêve ! Ce qui ne l'empêche pas de se battre à tout bout de champ... Une main tendue va le mettre sur un chemin imprévu - et transformer sa vie. "

Dans l’album "Cours!", il s’agit de l’histoire d’un garçon plutôt rebelle qui vit de l’intimidation à l’école et qui rencontrera une personne signifiante dans sa vie : M.Parker. Celui-ci viendra changer le cours de sa vie.

Suggestion pédagogique

Dans ce magnifique album Davide Cali utilise plusieurs figures d’analogies. Un travail sur les figures de style pourrait être envisagé avec les élèves. Par exemple, il utilise des comparaisons : "Le piège était gros comme une montagne", "Il sautillait devant moi comme un fou", "C’étaient les seuls noirs qui n’étaient pas pauvres comme nous",  "Je suis parti comme un boulet de canon", "Je t’ai vu partir comme une fusée !"

"C’est quoi, l’amour?" de Davide Cali, illustré par Anna Laura Cantone, Sarbacane.

Présentation de la 4e de couverture:
"C'est quoi, l'amour ? se demande Emma. Elle pose la question à sa maman romantique, à son papa supporter de foot, à sa mamie gâteau, à son grand-père fan de voitures. Et obtient autant de réponses différentes. Comment s'y retrouver ?"

Cet album est construit sur une structure répétitive en randonnée. Emma va poser la question à sa mère, à son père, à sa mamie, puis à son grand-père.  L'originalité du traitement se situe dans le fait qu'Emma pose la question à plusieurs personnes et pense n’avoir obtenu aucune réponse alors qu’elle agit à la fin, comme si elle avait toutes les réponses en elle. La chute est surprenante puisque le lecteur découvre qu’elle est en amour avec Mathis!

Suggestion pédagogique

En plus des procédés littéraires de répétition, l’auteur Davide Cali utilise ici aussi, un vocabulaire sensoriel pour décrire l’amour. En effet, une grande variété de mots sont utilisés par les personnages pour répondre à la question d’Emma et parler de l’amour. La mère présente l’amour comme quelque chose de vivant, "qui s’ouvre lentement comme les fleurs du printemps". Le papa d’Emma présente l’amour de façon plus kinesthésique comme "une chose qui frappe sans prévenir", la mamie présente l’amour comme on prépare un gâteau ; c’est une chose "moelleuse et parfumée" qui fait appel aux sens du goût et de l’odorat et, le grand-père présente l’amour qui  "chauffe le cœur comme un moteur". Ici, le principal procédé d’écriture est la comparaison.

Écrire à la manière d'un auteur

Écrire à la manière d’un auteur c’est "chercher à imiter tous les traits d’écriture que l’auteur adopte dans un texte en particulier", selon madame Isabelle Montésinos-Gelet. (Écrire à la manière d’un auteur, Regard sur l’enseignement, Pollen numéro 29, (2019).)

L’album "C’est quoi l’amour ?" se prête bien à ce dispositif d'écriture puisque les élèves doivent imiter tous les traits d’écriture de l’auteur : ses idées, la structure, le choix des phrases et le choix des mots, ainsi que le respect des conventions, la présentation et la voix de l’auteur. Par conséquent, afin de faire écrire les élèves à la manière de l’auteur Davide Cali, il faudra donc que les élèves :
    • Posent la question "C’est quoi l’amour ? " et faire parler des personnages pour y répondre.
    • Rédigent la suite du dialogue en posant la question à un nouveau personnage
    • Répondent à la question en débutant la phrase par "L’amour est… "et en ajoutant des adjectifs liés aux sens.
    • Complètent la phrase : "Être amoureux, ça veut dire… "en ajoutant une comparaison.
    • Ajoutent la typographie en couleur pour la question "C’est quoi l’amour ? " et le mot " amour".
    • Ajoutent un vocabulaire sensoriel qui évoque les sens (ouïe, odorat, goût, toucher, vue) dans la description de l’amour.

"On nous appelait les mouches "de Davide Cali, illustré par Maurizio A.C Quarello, Sarbacane. 

Présentation de la 4e de couverture:
"Un certain futur, demain peut-être. Le monde civilisé n'existe plus. Des enfants survivent sur des montagnes de déchets, qu'ils trient pour revendre aux plus grands ce qui semble monnayable. On les appelle les mouches. Parmi eux, une petite bande, à laquelle appartient Lizzy. C'est elle qui nous raconte comment un jour, l'un d'eux trouve un drôle d'objet dont on pense qu'il ne sert à rien. Les enfants, accompagnés de leur chef, partent pour Grand Bazar..."

Dans l’album "On nous appelait les mouches ", les personnages découvrent un objet rare et cet objet qui semblait anodin au départ, devient finalement la porte d’entrée sur un monde d’opportunités. L’auteur Davide Cali nous transmet le message que toutes les réponses à nos questions se trouvent à l’intérieur de nous.

Suggestion pédagogique

Cet album se prête bien pour une lecture à voix haute à l'intérieur d'un réseau sur les livres ou le thème de l'environnement.

"Petit Inuit et les deux questions", Davide Cali, illustré par Maurizio A.C Quarello.

"Aucun des animaux auxquels Petit Inuit pose ses questions n'a de réponse. Il décide alors de partir à la rencontre du grand élan blanc." (Les  Libraires)

Dans l’album "Petit Inuit et les deux questions", l’auteur aborde le thème de l’avenir. Il s’agit d’un récit en randonnée dans lequel un petit Inuit cherche à savoir ce qu’il y a de l’autre côté du grand lac glacé et s’il va devenir un grand chasseur. L'ouvrage présente une structure répétitive en randonnée. Petit Inuit va demander les deux questions suivantes : "Aurais-tu par hasard entendu dire ce qu’il y a de l’autre côté du grand lac glacé? Et, toujours par hasard, aurais-tu entendu dire si je vais devenir un grand chasseur?" au lièvre, puis au renard, puis à la chouette, au morse et à la baleine. C’est grâce à l’élan blanc qu’il découvrira la réponse. La structure est répétitive mais non accumulative.

Suggestion pédagogique

Cet album pourrait aussi être lu à voix haute et les élèves pourraient faire une comparaison avec l'album "C'est quoi l'amour?" du même auteur.

"Un léger goût de mangue", Davide Cali, illustré par Marco Soma, Sarbacane.

"Les habitants du pays des papillons sont confrontés à un problème après la chute d'une chose énorme et non identifiée. Les adultes sont dépassés et veulent s'en débarrasser. Une petite fille se présente, goûte et trouve cela délicieux. Chacun tente l'expérience et confirme mais personne n'est d'accord sur le nom à donner à ce nouveau met : mangue, pastèque ou banane." (Les Libraires)

Davide Cali nous présente des personnages personnifiés par des animaux, qui découvrent un objet intriguant qui vient de tomber du ciel. Ce récit veut traiter de façon humoristique, la perception des gens devant un problème et leurs idées pour trouver des solutions. À la fin de l’histoire, le Philosophe constate que "Si on le partage, même le plus gros problème n’est plus qu’un petit souci." 

Davide Cali offre une panoplie d’œuvres littéraires toutes différentes les unes des autres. 
On se rend compte que l’auteur s’interroge beaucoup sur des questions existentielles et qu’il pose un regard original sur les valeurs profondes de la vie : la vie, la mort, l’amour, le pouvoir, la vieillesse, et le bonheur. Parmi les œuvres présentées, le thème unificateur semble être les relations interpersonnelles. En effet, dans ces récits, Davide Cali nous présente des situations de personnages qui vivent des relations particulières avec d’autres personnages. Tout cela avec un traitement bien original au niveau des idées, du rythme, des procédés stylistiques et du vocabulaire sensoriel. Ce qui rend unique sa voix d'auteur!💕

Bien entendu toutes ces oeuvres se prêtent bien à la création d'un réseau littéraire sur cet auteur!

J'espère vous avoir donné envie de découvrir son univers!

Bonne lecture!
 


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