Au mois de janvier dernier, c'était le début d'une nouvelle aventure. En effet, j'ai eu le privilège de participer à une recherche collaborative avec des chercheures de la TELUQ et de l'UQAM afin de créer un dispositif en lecture. Aujourd'hui je vous partage mon expérience.
Un réseau littéraire sur le bonheur
Depuis le mois de novembre 2020, en pleine pandémie de COVID-19, je cherchais un moyen de raccrocher mes élèves, de leur redonner un peu d'espoir et j'avais envie de me rapprocher d'eux. C'est après plusieurs heures de travail, qu'en mai dernier, mes élèves et moi avons expérimenté mon projet de réseau littéraire sur le bonheur. Mon but était de travailler les compétences en français: "Lire des textes variés", "Écrire des textes variés" et "Communiquer oralement". Je voulais également profiter de l'occasion pour expérimenter les cercles de discussion puisque le thème du bonheur avait une certaine portée philosophique...
-Que pensez-vous que cela veut dire "Être heureux"?
-Qu’est-ce que le bonheur pour toi?
-Qu’est-ce qui te rend heureux/heureuse?
Voilà comment nous avons débuté ce projet! Durant la discussion j'ai noté sur un grand papier, les réponses des élèves aux questions: Voici le tableau des réponses des élèves de ma classe:
Une lecture interactive
Afin de bien débuter mon réseau sur le bonheur, j'ai choisi l'album "Le marchand de bonheur" de Davide Cali. C'est un album grand format aux illustrations sublimes! En effet, c’est l’histoire d’un marchand qui vend du bonheur en pot. Il est facile de coconstruire une intention de lecture puisque, en tant que lecteurs, nous voulons savoir ce qu’il y a dans le pot. On peut demander aux élèves si le bonheur est quelque chose qui s'achète. C'est une œuvre particulièrement intéressante puisqu'elle aborde le thème de façon amusante.
Après la lecture interactive, j’ai demandé aux élèves de s’installer par terre, en cercle, puis j’ai posé la question :
J’aimais cette idée concrète pour représenter le lien entre les idées dans un cercle de discussion. On ajoute ce qu’on pense à partir de ce que l’autre dit. C’est visuel. Cette idée vient de Laura Candler. On l’appelle « Paper Chain Connections ». Si vous voulez aller jeter un coup d'oeil, c'est sur le site de Laura Candler : "Teaching kids how to have discussions".
Une lecture partagée en grand groupe
L'oeuvre centrale que j'ai choisie pour travailler les stratégies de lecture est le roman "Charlotte porte-bonheur" de Macha Grenon, aux éditions Stanké.
Charlotte est une petite coccinelle à la recherche du bonheur. Le texte est structuré comme un récit en randonnée; ce qui facilite le découpage des activités. Le texte permet de faire plusieurs fois la pratique d’une même stratégie, comme par exemple celle de "prédire". Le dispositif de la lecture partagée permet de soutenir les élèves dans la pratique guidée de stratégies de lecture. "Charlotte porte-bonheur" est une œuvre parfaite pour travailler les stratégies de lecture "visualiser", "prédire" et "faire des rappels". Cependant, afin de ne pas perdre la motivation des élèves, je pense que je travaillerais seulement la stratégie "prédire" à l'aide de ce roman.
Par exemple, dans cet extrait ci-dessous, nous avons essayé de faire ressortir les éléments du personnage de Charlotte. Par la suite, j'ai invité les élèves à faire une prédiction dans leur carnet de lecture afin de prédire ce que Charlotte allait faire, dire , penser dans les pages suivantes.
À la fin du travail sur les stratégies de lecture, nous avions créé ce tableau d'ancrage sur les prédictions ensemble:
Une lecture interactive
-Est-ce facile d’être heureux?
Un travail d'équipe
Il s'agit de "Bonjour bonheur" de Eva Eland, deux œuvres de Peter H. Reynolds: "Toi!" et "Joyeux rêveur", "Les choses précieuses" de Astrid Debordes ainsi que "Une journée parfaite" de Danny Parker.
Voici des exemples d'affiches réalisées par les élèves:
J’ai redonné un tableau d’ancrage que j’avais créé au début de l’année et que nous avions utilisé lors de nos ateliers d’écriture. J’ai refait des photocopies afin qu’ils puissent l’avoir comme support visuel lors de l’écriture de leur moment inoubliable. Par la suite, je leur ai demandé d'écrire un moment de bonheur qu'ils ont vécu, un moment mémorable, qu'ils n'oublieront jamais.
Voici leurs livres sur un moment de bonheur qu'ils ont vécu:
Création plastique
J’ai présenté l'album "Ma boîte à petits bonheurs" de Jo Witek en leur disant que c’est ce livre qui m’a donné l’idée de construire une boîte à bonheurs.
Je leur ai expliqué, que lorsque j’étais jeune, ma mère m’a montré sa boîte à souvenirs. C’était une vieille boîte de chocolats dans laquelle il y avait plein de choses : une mèche de cheveux de bébé, une lettre d’amour, des photos, des cartes postales…. Je leur ai dit aussi que j’avais un petit coffre en bois rempli de souvenirs aussi, près de mon lit. Mon coffre aux trésors.J’ai fait la lecture à haute voix du livre. Nous avons fait un retour sur les œuvres lues pour comprendre que nous avions plein d’idées de bonheurs. Il fallait maintenant penser à ce que nous pourrions mettre dans notre boîte à bonheurs. J’ai remis une bande de papier à coller dans leur carnet, avec la question : Quels seraient les petits bonheurs que tu mettrais dans ta boîte?
Je leur ai demandé de réfléchir à ce qui les rendait heureux. La boîte à bonheurs nous permet de ranger des objets qui nous font penser aux personnes qu’on aime, aux choses qu'on aime faire, à nos animaux de compagnie. Par exemple, on peut placer une fourchette si on aime la cuisine de maman, un bracelet de notre meilleure amie, mettre du parfum de maman, une suce de notre petit frère, une balle de fusil si on aime chasser, une roche qu’on a trouvée, une photo qui rappelle un beau souvenir. Ils avaient hâte de commencer.
J’ai remis des boîtes aux élèves, certains en avaient apporté une. Chaque enfant devait avoir ses copies de photos de famille et/ou d’activités pour décorer sa boîte. Une fois la boîte décorée de photos, ils pouvaient y mettre leurs bonheurs. Voici des exemples de boîtes à bonheur.
Lors de la présentation finale des boîtes à bonheurs, je me suis dit que peut-être, de l’extérieur, si on ne regardait que le contenu des boîtes, on aurait pu penser qu’il s’agit d’un projet sur la consommation ... mais je vous assure que ce ne fut pas le cas!
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