La lecture et moi

Je lis depuis que je suis toute petite. Pourtant mes parents n'étaient pas des lecteurs passionnés de littérature. Souvent, j'ai vu mon père lire le journal mais je ne crois pas que ce soit cela qui m'ait donné la réelle piqûre de la lecture. Lorsque je replonge dans mes souvenirs de jeunesse, je me revois entourée de livres de Tintin, Astérix et Archie. Je devais avoir environ 10 ans. Hergé a été le premier de  mes auteurs favoris, je crois. Il est certain qu'à l'école secondaire j'ai dû lire par obligation, une dizaine de livres mais là encore, ils ne m'ont pas marquée. Je me rappelle des romans d'amour de la collection Harlequin, que ma tante Francine m'avait fait connaître lorsque j'avais environ 15 ans. C'est durant cette même période que je lisais un photoroman italien par jour. J'adorais me plonger dans l'univers du romantisme et m'imaginer à la place de l'héroïne qui découvrait l'amour pour la première fois... Oh mon Dieu! Quel souvenir!

C'est au Cégep que j'ai découvert Agatha Christie et j'ai lu plusieurs de ses oeuvres. Mon roman préféré a été "Les dix petits nègres". Les 10 invités sur l'île du Nègre et la petite comptine...Vous vous en souvenez?


Mon prof de poésie au Cégep était un vrai passionné. Je n'oublierai jamais sa façon de lire les vers de Rimbaud, de Nelligan , de Baudelaire et tous les autres. Assis en indien, sur son bureau, il fermait les yeux et on entendait quelques respirations bizarres, comme si la lecture du poème lui apportait un plaisir presque érotique. Je pense que j'ai toujours eu cette sensibilité pour la littérature, pour les mots. Les mots bien choisis et riches de sens bien sûr. Ils me touchent et font vibrer ma fibre émotive. C'est magique!

À l'Université, mes lectures concernaient surtout l'éducation mais, lorsque j'ai participé au cours Traditions bibliques et foi catholique, j'ai dû lire un livre qui a marqué ma foi: "Je crois en Dieu", sous la direction de Robert David, Éditions Paulines. Je me rappelle avoir eu de bonnes discussions avec ma tante Germaine religieuse à la Congrégation des Soeurs du Saint-Rosaire, sur la différence entre les faits historiques et le genre littéraire biblique. Elle était très ouverte et accueillante sur le sujet.

Au début de ma carrière d'enseignante j'ai fait le saut dans les romans historiques et depuis, je ne m'en lasse pas. J'adore la période du Moyen-Âge. Aujourd'hui à l'aube de la cinquantaine, je sais ce que j'aime lire et je peux facilement trouver des livres qui font mon bonheur. Un jour, une libraire de Québec m'a conseillé un livre que j'ai lu 3 fois: "L'allée du roi" de Françoise Chandernagor, chez Éditions Pocket.  L'histoire se passe durant le règne de Louis XIV. On découvre la vie à la cour, au château de Versailles. L'auteure emploie un langage raffiné. C'est le vocabulaire et les expressions utilisées à l'époque qui nous transporte complètement dans le temps! Le roi Soleil nous est présenté sous l'angle de la maîtresse, madame Françoise d'Aubigné, qui deviendra marquise de Maintenon. Lors de la lecture de cette oeuvre, c'était MOI la marquise de Maintenon, qui accompagnait le roi de France!  Je vous le dis! Je vous le recommande fortement.


Mon conjoint ne m'a jamais offert de livre en cadeau. Il sait trop bien combien je suis difficile. Cependant, me connaissant depuis plus de 25 ans, il m'a offert un jour, une oeuvre qui m'a fait pleurer! C'est "La femme qui fuit", aux Éditions Marchand de feuilles.  L'auteure, Anaïs Barbeau-Lavalette, est aussi cinéaste. Elle fera des recherches et engagera un détective privé pour retrouver cette "femme qui fuit". C'est l'histoire de sa grand-mère, Suzanne Meloche, qu'elle n'a jamais connue. Tout au long de la lecture de ce roman captivant, on découvre une femme mystérieuse, qui abandonne ses enfants pour vivre sa vie et suivre ses convictions. Femme et artiste engagée, elle signe le Refus Global aux côtés de Borduas et Riopelle. L'auteure écrit comme si elle s'adressait à elle. Fantastique!

Ce roman m'a touchée jusqu'au coeur. Mon coeur de mère sans doute. C'est un chef-d'oeuvre littéraire qui est resté longtemps imprégné dans mes trippes, comme si j'avais souffert moi aussi, de cette séparation. L'auteure écrit avec brio. Les mots employés dans ce récit bouleversant, sont comme des petites morsures qui nous déchirent la chair. On ne peut rester indifférent. J'ai eu mal et j'ai pleuré! Un roman poignant pour toutes les mères!



Aujourd'hui, mon auteur préféré est Ken Follett. Je l'adore! Il écrit de façon exceptionnelle! Tous les éléments sont réunis pour me faire plaisir: actions, univers médiéval, espionnage, moeurs et coutumes, faits historiques, personnages attachants, relations tourmentées et intrigue surprenante. Tout cela dans une écriture fluide et raffinée! WOW!

Dans sa dernière oeuvre "Une colonne de feu", l'auteur nous plonge en Angleterre en 1558,  durant le règne de la reine Élizabeth 1er. Il nous dresse habilement le portrait d'une reine intelligente mais aussi d'une femme. À travers une histoire bien ficelée, on découvre le rôle des premiers espions et l'on comprend mieux les guerres de pouvoirs entre les catholiques et les protestants.  Dans les passages subtilement décrits par l'auteur, sur les batailles navales, le lecteur est transporté à bord du navire. Il est là, à la cale, en train de placer un boulet! Les personnages attachants de Ned et Margery nous font vivre un amour difficile. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour un succès incontestable!




Bonne lecture!


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